Démineurs
Cette affiche a attiré mon regard au détour d'un couloir de métro. Je me suis de suite demandé que pouvait être ce nouveau film sur la guerre.Synopsis : Bagdad. Le lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l'US Army. Leur mission : désamorcer des bombes dans des quartiers civils ou des théâtres de guerre, au péril de leur vie, alors que la situation locale est encore... explosive.
Prise de curiosité, je suis allée le voir cette semaine et la j'ai été grandement surprise.
Le film ouvre sur une citation, "The rush of battle is a potent and often lethal addiction, for war is a drug". Traduite, cela donne approximativement " La montée d'adrénaline ressentie au cours d'une bataille est une puissante et souvent mortelle addiction, en guerre, c'est une drogue." L'auteur de cette citation est Chris Hedges, correspondant de guerre en Irak du New York Times. Extraite du livre "War is a force that give us meaning" 2002.
Dès les premières minutes, nous sommes plongés dans l'ambiance.
Nous suivons un démineur, sa mission, désamorcer une bombe en plein milieu d'une rue. On est pris dans le suspense, tout dans la mise en scène est fait pour nous tenir en alerte, ses équipiers surveillent, malheureusement il échouera, se faisant tuer dans l'explosion.
Tout nous laissez à croire que nous allions suivre ce démineur et sur ce point, la réalisatrice nous a eut. Au lieu de cela, nous allons suivre le lieutenant James arrivant quelques jours plus tard au commande de l'équipe.
Dès son arrivé, on comprend qu'il est différent, il aime l'adrénaline que lui procure le danger imminent, désamorcer des bombes n'est pas juste une question de sauver des vies à ces yeux, c'est une question de se surpasser, de chercher ces limites et de gagner, d'être plus fort.
On comprend rapidement que la citation fait allusion à James, pour lui, le déminage est comme une drogue.
Tout au long du film, on suit son équipe, leurs questionnements par rapport à la vie / à la mort, la famille.
Ils comptent le nombre de jours avant leur démobilisation, sauf James.
On comprend très rapidement qu'il est une tête brûlée, d'ailleurs, lorsqu'un générale lui demande combien de bombes il a désarmorcé, il commence par faire le modeste mais répond assurément " plus de 875 Monsieur" Quel est meilleur moyen de désarmorcer une bombe ? Celui où l'on ne meurt pas...
Il est acharné, têtu et même face au danger, continue. Et à chaque bombe, nous sommes pris en dans le suspence alletant et limite incessant durant ces 2 heures de film.
L'ennemie? Quasiment inexistant, nous ne le voyons que très rarement et je dirais que c'est tant mieux. Cela nous permet de rester focaliser sur cette équipe, sur le déminage et les differentes situations dans lequelles se trouvent nos protagonistes.
James est une sorte de chirurgien de l'extrème, qui ne se sent réellement vivant que sur le terrain, les fils entre ses doigts, en ce sens il en frôle presque la folie. Un nouveau héro des temps moderne s'adaptant aux nouvelles techniques de guerre, celle ou l'on ne sait plus contre qui nous "combattons", peut être même une nouvelle façon de prouver sa masculinité dans une société ou les hommes perdent leur repère progressivement...
Une fois démobilisée, on le retrouve dans un supermarché, avec sa femme et son fils de quelques mois. Il se sent perdu devant un rayon de boites de céréales, à cela on comprend qu'il n'arrive "plus" à s'intégrer dans la vie normale, que même l'amour de sa femme et de son bébé ne peuvent le retenir. Il est obsédé par une seule et unique chose... retourner le plus rapidement sur le terrain, faire ce pour quoi il est si bon, le déminage !
